Parfumerie sélective : comment l’offre évolue pour répondre aux attentes RSE des consommateurs ?
Aujourd’hui, les consommateurs de parfumerie sélective attendent des industriels une nouvelle approche plus éco-responsable. C’est ainsi que la responsabilité sociale des entreprises (RSE) n’est plus une simple option : elle est devenue un impératif. Grâce à la conférence sur la parfumerie sélective organisée par l’Institut du Commerce (IDC) en partenariat avec Klee Commerce, découvrez ici des chiffres clés de ce secteur sur les comportements d’achat face à l’évolution de l’offre.
Des consommateurs en quête de transparence et de responsabilité
La demande des consommateurs pour des produits plus éthiques et responsables ne cesse de croître. Selon les données de Kantar, 56,8 % des Français déclarent porter une attention particulière aux informations figurant sur les emballages, comme les labels et la composition des produits.
Cette prise de conscience s’accompagne d’une recherche de provenance des ingrédients : 51,8 % des consommateurs affirment choisir leurs produits de parfumerie en fonction de l’origine et des conditions de production. Mais ils sont 30 % à noter un défaut d’informations des marques. Ce besoin de transparence s’étend également aux applications de notation des produits, qui influencent 31,2 % des acheteurs. En revanche, les consommateurs ne sont pas prêts à payer beaucoup plus pour des produits durables. Ce qui place les marques face à un triple enjeu : proposer une offre à la fois écologique, transparente et économique.
Une simplification des routines de consommation
Une autre tendance marquante s’inscrit dans la simplification des routines beauté. Le marché de l’hygiène-beauté connaît en effet une contraction notable, avec une baisse du nombre d’achats par individu. Avec un autre constat : les consommateurs achètent moins de produits et les utilisent moins souvent. Par exemple, le nombre d’occasions hebdomadaires d’utilisation de produits d’hygiène-beauté est passé de 51,4 en 2013 à 41,8 en 2024. Dans un panier, la part de ces produits est aussi passée de 9.5 points en 2018 à 7.8 en 2024. Enfin, selon les chiffres de Kantar, 65 % des achats d’hygiène-beauté dans ces circuits sont ainsi réalisés sur des articles à moins de 2 €, contre 36 % dans les hypermarchés et supermarchés.
L’évolution de l’offre en parfumerie sélective : ingrédients et emballages sous surveillance
Pour répondre à ces attentes, les marques adaptent leur offre en mettant l’accent sur la durabilité des ingrédients et des emballages. Cela répond à la demande croissante des consommateurs pour des ingrédients naturels et biologiques, ainsi que pour des produits fabriqués dans des conditions éthiques.
Par ailleurs, le packaging devient un point central de différenciation : les marques sont incitées à réduire leur utilisation de plastique et à proposer des solutions plus écologiques, comme les éco-recharges. Celles pour les gels-douche, par exemple, ont connu un succès croissant, avec un taux de pénétration passant de 9,1 % en 2020 à 12,3 % en 2024, selon les données de Kantar. Cette tendance montre que les consommateurs privilégient des produits alliant praticité, économie et respect de l’environnement.
Cependant, face à la contraction des achats amplifiée en 2024, les marques doivent aller plus loin pour inciter les consommateurs à revenir en magasin. En plus d’appuyer encore sur l’omnicanalité, elles sont aussi poussées à explorer de nouvelles mécaniques promotionnelles, comme les bons d’achat ou des réductions immédiates, pour stimuler le trafic.
Le développement de nouveaux formats, plus gros ou plus petits, peut également être une réponse adéquate à la recherche de solutions économiques tout en s’alignant avec les contraintes budgétaires des consommateurs français. Cette double stratégie de promotion et de formats adaptés permet en effet de concilier les attentes environnementales avec des offres commerciales attractives, tout en tenant compte de la nouvelle routine d’achat des Français.
« Les attentes sur les secteurs de la beauté poussent à réinventer le business model. Il faut améliorer la gestion du gaspillage et revoir l’ensemble de la chaîne, de la production à la gestion des déchets, en tenant compte de la santé des personnes, de l’environnement et du respect des animaux. Et il faut faire et faire savoir, encore une fois en restant intègre, fiable et inclusif, pour éviter le greenwashing et garder la confiance des consommateurs. Une communication RSE peut être plus facilement crédible et distinctive, mais si elle est efficace, elle pourra générer de l’impact et finalement convaincre. En d’autres mots, la RSE doit être ancrée dans les bénéfices catégorie, tout en aidant les consommateurs à passer le cap, pour que la marque et ses actions RSE soient pertinentes. » explique Patricia Flores, Deputy Lead Guidance, Media & Creative chez Kantar Insights.
Des circuits de distribution en pleine transformation
Le circuit de distribution de la parfumerie sélective est également en pleine mutation. Les solderies et les pharmacies gagnent en importance, au détriment des hypermarchés et supermarchés. Les pharmacies, bien qu’elles ne recrutent plus de nouveaux clients, fidélisent ceux qu’elles ont conquis pendant la période Covid, grâce à une offre de produits compétitifs et de qualité.
D’autre part, les ventes en ligne continuent de croître, portées par la demande de personnalisation de l’expérience client. Les consommateurs sont aujourd’hui friands des outils de réalité augmentée, des consultations virtuelles et des recommandations basées sur leurs besoins, obligeant les marques à renforcer leur présence digitale et omnicanale.
Vers une beauté plus inclusive et durable
Enfin, d’autres critères entrent en ligne de compte : la diversité et l’inclusivité qui deviennent des axes essentiels pour les marques de parfumerie sélective. Les consommateurs attendent ainsi une représentation variée dans les campagnes marketing, qui doit aujourd’hui inclure différentes ethnies, types de corps et âges.
De plus, la demande croissante pour des produits non genrés oblige les marques à s’adresser à un public plus large, sans distinction entre les catégories « hommes » et « femmes ».
La RSE, un incontournable pour la parfumerie sélective
L’évolution du marché de la parfumerie sélective montre que les marques doivent désormais intégrer la RSE au cœur de leur stratégie client. Les consommateurs exigent des produits plus transparents, écologiques et inclusifs, tout en restant accessibles financièrement. Les marques qui sauront résoudre cette équation et sauront dès lors répondre à ces attentes auront l’opportunité de se démarquer dans un secteur en grande transformation.
Les principaux enjeux pour les années à venir seront donc de trouver un équilibre entre innovation écologique et accessibilité, tout en conservant une expérience de qualité pour les consommateurs de parfumerie sélective.